Le géant inconnu

Voici quelques mots sur le thème du handicap contenu dans le Géant Inconnu selon l'auteur :


Dans le "Géant Inconnu", j'ai voulu aborder le problème du handicap à travers un récit sensible qui associe la poésie des paysages du Nord de la France et celle des traditions hautement merveilleuses des géants portés.
Le héros, Binbin, appartient à une famille, voire à une lignée, de porteurs de Géants qui, traditionnellement se recrutent parmi les métiers de force, autrefois débardeurs, dockers, livreurs. Dès sa naissance, il est accueilli par ses proches comme un digne successeur de ses aïeux : il sera fort et devra se montrer digne de soulever les grandes figures bienveillantes de la famille Gayant, génies tutélaires de la ville de Douai, lors de leur unique sortie estivale. Mais les espoirs conjugués de son grand-père, de son père et de sa mère finissent par peser lourd sur les épaules du garçon.
Conséquence ou coïncidence : Binbin ne lèvera jamais les Géants lors de la fête de juillet. Le destin en décide autrement. Des examens médicaux révèlent qu'il est atteint d'une maladie orpheline qui atrophie ses muscles.
Binbin doit faire face à sa condition de malade, aux transformations de son corps, au regard des autres, et surtout à la culpabilité. Après avoir été sujet de fierté, ne va-t-il pas devenir une cause de grande déception autour de lui ?
Comment répondre aux diverses désillusions que sa maladie apporte avec elle ?
Comment éveiller l'intérêt d'une fille avec une pareille silhouette de malade ?
Le récit se noue autour de l'idée de surpassement. Ou comment le héros va-t-il surmonter son épreuve en développant les capacités de son imagination.

J'aborde l'idée du handicap physique en le confrontant au handicap moral, celui de la dépression causée, chez son père, par la perte d'un emploi. Le livre repose sur la volonté du jeune Binbin de s'inventer un monde fantastique où lui, le bancal, va réussir des exploits dignes d'être raconter à son père pour l'aider à s'endormir, à retrouver un peu de fantaisie, de joie de vivre.
La force de la pensée vole au secours de la faiblesse physique. L'envie de créer donne des ailes à celui qui, sinon, pourrait abdiquer face à la souffrance.