Tessa, une jeune fille unique de dix ans (presque onze !) s'ennuie ferme avec des parents qui ne lui laissent aucun moment d'indépendance pour qu'elle puisse se prouver qu'elle n'est plus un bébé. A l'école, ce n'est guère mieux depuis qu'on l'a forcé à s'asseoir à côté de ce bon à rien de Matéo qui derrière ses cheveux longs et son look de skateur n'a pas l'air d'avoir inventé la poudre. L'anniversaire de Tessa approche et elle redoute d'avoir une surprise qui n'en sera pas une. C'est dans cet état d'esprit qu'elle tombe sur un carton l'invitant à "la folle évasion". Quel est cet endroit ? Pourra-t-elle le découvrir alors qu'elle n'a jusqu'à présent jamais été seule dans la rue sans un adulte ? Quel mystère va-t-elle percer ?
Sandrine Bonini nous emporte avec fougue dans une aventure rocambolesque où rire, intrigue et dérapage contrôlé en skate ponctuent ce récit haletant. Le duo Tessa/Mateo fonctionne à merveille avec tendresse et humour décalé. les apartés de Tessa sont réellement désopilant. A découvrir à partir de 9 ans.

Quel plaisir de retrouver la plume aiguisée, intelligente et malicieuse de Flore Vesco dans ce nouveau roman, qui s'inspire une fois de plus de contes qui nous sont familiers !

Au fin fond de la forêt, deux parents et leurs sept enfants tentent de survivre au froid glacial et à la famine qui les guettent. Lorsque des enfants lâchement abandonnés par leurs parents se réfugient chez eux, cette famille choisit de les accueillir et de partager le peu de choses qu'il leur reste. Que vont-ils devenir parmi les loups, les ogres, les sorcières, le sang qui coule, la faim, la cruauté des uns et la naïveté des autres ?

Flore Vesco déjoue encore une fois les stéréotypes, nous rappelant que la beauté extérieure n'est rien en comparaison de l'amour, de la solidarité et de la générosité. Elle utilise un vocabulaire riche, mène l'intrigue avec brio et ne cesse de nous surprendre par de nombreux rebondissements qu'on ne saurait prévoir. Ce roman est construit sur l'alternance des points de vue de chaque personnage, soulevant des questions de société, comme la place de la femme, l'appartenance à un corps, le lien parental, le lien filial, la nature de l'Homme. Le but n'est pas de répondre à toutes ces réflexions, mais d'interroger le lecteur sur cet univers complexe et terriblement fascinant, qui fait penser à bien des égards au nôtre. Dès 13 ans.

Comment faire quand on a la pire croûte qui soit, qu'elle ressemble à un hamburger pas mangeable et qu'elle vous colle au genou en semblant ne plus jamais vouloir le quitter ?
C'est bien ce que se demande cette gamine de la couverture, tête renversée sur le genou écorché. La force de cette illustration initiale aspire, à la surface, une nostalgie de l'âge tendre, trimballant avec elle cette dramaturgie des premiers petits malheurs de l'enfance. Les jours passant, la petite fille assouplit son rapport à la blessure, engageant avec elle des échanges, des confidences. Ce qui a commencé comme un film d'horreur, tout ce sang versé, devient au fil du temps qui passe, acceptation, appropriation et connivence. Seule une marque blanche et douce sera le signe d'une blessure passée qu'on a su embrasser pour mieux la laisser partir. La page où l'enfant pose délicatement la croûte enfin tombée au milieu des coquelicots est magnifique. L'histoire d'une croûte oui, mais comme jamais illustrée avec la grâce candide d'une grande artiste !
dès 4 ans

"Les hamsters n'existent pas ! " c'est ce que décrète David, le père de Baptiste, lorsque l'animal préféré de ce dernier disparait. Est-ce la fenêtre restée ouverte ou bien la vision nocturne de Baptiste qui est à l'origine de cette disparition ? Rien n'est moins sûr ! Ce qui semble certain, c'est que Antonio Carmona trouve toujours des ressorts comiques pour parler de choses qui le sont moins.
Il est ici question de deuil, de secret enfoui qui obture la relation père/fils et sclérose la fluidité des rapports entre ce jeune garçon et ses parents séparés. Antonio Carmona trouve, dans les personnages secondaires, ici le nouvel amoureux de la maman, grand amateur de hula-hoop, un agent comique qui permet de décrisper le sujet tabou qu'est la mort. Ce qui rend son texte touchant autant qu'amusant.
Dès 8 ans

Encore une fois Myren Duval fait mouche dans son écriture. Troisième opus des histoires de Pauline, centré sur ses grands-parents et plus particulièrement Mamie qui développe, petit à petit son Alzheimer.
Pauline pense que sa mamie fait des blagues et c'est vrai que c'est drôle de retrouver un plat de lasagnes dans la salle de bain quand on a huit ans, mais de l'humour au déni il y a un fossé...
Myren Duval fait partie des jeunes autrices montantes de la littérature jeunesse, tous ses livres véhiculent des messages forts mais sans mélodrame, une écriture qui revigore et met du baume au cœur à tous les coups.